1 : La diversité des races caprines : aucune n’est meilleure qu’une autre.
Les articles types » fiches de races de chèvres » n’ont aucunement pour conclusion de dire que tel ou tel race est meilleure qu’une autre.
Niveau de lecture :
Il est impossible de comparer une alpine chamoisée d’IA et une chèvre des faussés, ou bien une commune provençale d’un élevage familiale.
De par le contexte géographique, la ponction végétale que privilégie l’animal, le climat , la végétation type, le type de sol , la topologie, font qu’une race est plus adaptée qu’une autre.
Et celle-ci malgré le fait qu’elle soit moins productive qu’une autre.
Ainsi même si une chèvre alpine produit 1000 litres de lait à l’année , et une commune seulement 500 litres; c’est possible qu’en fonction du milieu naturel (pauvre par exemple), une alpine peut être moins productive qu’une commune provencale, malgré que sur le papier, il est dit le contraire.
Si les races de chèvres existent , c’est parce que il y a des différences et de spécificités de terroir auxquels elles s’y sont adaptées.
Il serait bizarre de prendre des Poitevines au Sahara, et des Anglo-nubienne au Groenland… CQFD.
2. Comparer ce qui est comparable.
a) La ration.
C’est bien beau d’avoir des données techniques de production de litres de telle ou telle race, mais il y a pas de secret : Si vous ne lui donnez pas à manger , elle ne produira rien et se tarira très vite.
Et même une laitière d’IA, sous alimentée produira certes , un certain temps, mais se dégradera et va certainement mourir car sélectionné pour tout mettre dans le lait.
Les animaux sélectionnés sont justement fait pour qu’ils produisent énormément de lait , au détriment de ses besoins vitaux. Ainsi pour éviter ce désagrément , les éleveurs complémentent énormément les chèvres . C’est à dire ajout de concentré, céréales, et foin à volonté pour certaines exploitations hors sol.
Il est donc impératif , de comparer ce qui est comparable.
Donc les données techniques n’ont de valeur seulement si vous suivez les rations recommandées pour les races types. ( PDI , PDIA, PDIM).
Les contrôles laitiers et les références technico-economiques sont donc à prendre avec des pincettes. Vous pouvez avoir de super rendement mais avec une ration bien définie, dans un système d’exploitation bien défini. C’est pas sure qu’une fois chez vous , une chèvre d’IA annoncée à 1200 litres au contrôle laitier n’en face pas plus que 450 litres en système pastorale extensif chez vous.
Pour approfondir entre système d’exploitation intensif et extensif : Cf. Article » qu’est qu’être éleveur actuellement ».
b) typée laitière et typé viande.
Attention , là aussi il y a une grosse méprise. Une chèvre laitière ne peut pas être une chèvre à viande et inversement ! elle peut être dans le meilleur des cas vous avez des mixes médiocres dans les deux domaines.
Pourquoi ? Simplement parce que le gène qui conditionne la viande et la rusticité est en opposition avec le gène du rapport laitier.
Les résultats sont bien meilleurs avec une sélection de race ayant des prédispositions.
Il y a des personnes qui viennent me voir et m’affirment que les chèvres du Rove, par exemple sont la merveille , le combo ultime , la chèvre mythique.
Même si je ne remet pas en cause les qualités indubitables des Roves; cela reste une race à VIANDE ! Et faire du lait avec une Rove : c’est traire entre 50cl et 1 L par jour par chèvre en multipare.
Le lait est d’une super qualité certes, je le conçois: Taux Butyreux et protéique énormement haut ! (définition TB, TP). Oui mais ramener au litre il vaut mieux une Alpine qui va te produire un lait 30% moins riches mais qui en quantité en fera 5 fois plus et donc 2 fois plus performants.
Comme le disait mon père : On ne pourra jamais faire d’un âne , même repeins en rouge, une Ferrarri.
En conclusion, la Rove est une chèvre exceptionnelle pour pleins de choses , pour la viande, pour ses cornes , pour le guide des troupeaux ovins, peur de rien, mais certainement pas pour le lait ( à part quelques rares exceptions).
Cependant, la Rove est capable de manger des bouts de bois, lécher des cailloux et de survivre. Là ou aucune autre chèvre pourrait survivre ( sauf peut-être l’Anglo-Nubienne) , la Rove , elle, peut s’épanouir et avoir une toute petite production laitière, là ou aucune autre chèvre ne pourrait vivre.
Dans certains cas , c’est la rusticité opposé à l’hostilité du milieu, comme mentionné plus haut qu’il l’emporte dans le choix de vos animaux.
N’ayez donc pas la prétention de modifier le schéma de sélection d’une race à viande en laitier de votre vivant alors que ça fait 10 000 ans que c’est sélectionné.
Chèvre Boer , race type viande : Imposant !
Chèvres saanen, des Savoies typé laitière : sacré disformisme génétique non ?
bonjour , j’adore votre blog
je voudrais savoir si vous faite l’export vers la Guadeloupe si oui contacter moi au courriel suivant :evanfrederic@hotmail.com
Malheureusement , nous ne faisons pas d’export, c’est beaucoup trop compliqué et difficile pour les animaux.
Cordialement Loïs et Fanny.
bonjour, vous avez bien raison : c’est le cœur qui l’emporte. j’ai 2 anglonubienne dont une peut-être croisée boer mais elles me plaisent et pour démarrer, j’en suis heureuse.
Bonjour, actuellement en reconversion professionnelle pour devenir éleveuse de chèvre( fromages) je démarre tout juste mes démarches,j’ai beaucoup aimé votre blog ,je vous décris quel genre d’exploitation je voyais et si vous pouviez me dire ce que vous pensez sur les races à choisir….Je souhaite avoir peu d’animaux car j’aimerais tout faire manuellement,pour moi le but ce serais dans dégagé un salaire juste suffisant pour une personne.Je souhaite également garder toute mes chèvres même quand celle ci ne produiront plus de lait pour moi c’est essentiel que celles qui mon donnée puisses finir leurs jours tranquille.J’ai vu qu’il étais possible de leurs faire avoir juste un petit et qu’ensuite elle ne fasse que du lait pour que je puisse tourner et ne pas me retrouver avec trop d’animaux.je pensais à une trentaine de chèvres et avoir 2 ou 3 races différentes( pour la saveur du fromages) qu’en pensez vous ? merci beaucoup
[…] – Introduction aux choix des races caprine […]