Un nouveau modèle : l’agriculture et l’élevage éco réfléchit.

Revenir à des méthodes ancestrales : alliance de technologies et traditions


          Comme nous l’avons dit précédemment, l’agriculture européenne traverse actuellement une crise biologique et géopolitique économique importante. Cette crise se caractérise par deux grands points :
● Le problème de la pollution de l’environnement (sol, eau, air, …)
● Et la déprise agricole qui touche de nombreuses régions, notamment dans le sud-est varois.

        En quelques années, les conséquences de ces dérives nous ont amené à nous poser de nombreuses questions : à l’avenir, la Terre nous donnera-t-elle encore ce dont les Hommes ont besoin pour leur existence physique ? Que mangeons-nous vraiment ?…
Derrière ces questions essentielles apparaît la question de responsabilité, qu’il s’agisse d’environnement, de production, de qualité des aliments ou de tissu social. Même si l’agriculture n’est qu’en partie responsable de la situation où se trouve la biosphère (par suite de l’essor industriel et économique), elle se trouve toujours citée dans le débat. Les enjeux et les conséquences sont tels, que chacun aujourd’hui se sent concerné. Parler de responsabilité suppose qu’il existe une éthique et des raisons d’agir. On reproche à l’agriculture intensive de s’être trop éloignée des conditions d’un travail durablement stable et sain.

De plus, les constantes difficultés rencontrées par la politique agricole tendent à nous prouver que les méthodes industrielles ne sont pas adaptées à l’agriculture, un métier où l’on travaille avec des êtres vivants.
Mais l’idée d’une production durable, respectueuse de l’environnement, satisfaisante sur le plan quantitatif et qualitatif, n’est nullement nouvelle.
Dés 1924, Rudolf Steiner donna les fondements de ce qui allait devenir l’agriculture biodynamique et éco-militante.
Même si le nombre de fermes qui travaillent selon les méthodes de l’agriculture biodynamique (éco-militante) ou biologique reste encore trop faible en France, des alternatives existent et font leurs preuves à l’étranger.
« L’agriculture éco-militante est une agriculture assurant la santé du sol et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux Hommes. Elle se base sur une profonde compréhension des lois du « vivant » acquise par une vision qualitative/globale de la nature. » « L’idéal de l’agriculture éco-militante est l’organisme agricole effectué avec la plus grande autonomie de production adaptée aux conditions locales et aux possibilités des initiatives locales.»
Avoir la prétention de faire une exploitation sous cette forme demande de grande mobilisation intellectuelle, elle fait appel à des domaines de connaissances très complexes et pointus, ce qui n’est pas à la portée d’une personne non qualifié.
Et c’est dans cette réflexion que nous avons construit notre propre système agricole et définit les bases étatiques de son exploitant.

A- Le concept d’organisme agricole diversifié et autonome

         Une agriculture saine devrait pouvoir produire tout ce dont elle a besoin. Ainsi, constituer un « organisme diversifié », le plus autonome possible sur le plan de la fumure, des semences et des fourrages constitue une des bases fondamentales de l’agriculture éco-militante.
Priviligier l’association d’un élevage d’espèces animales (caprins, bovins, , volailles, abeilles, moutons…) adaptées au lieu, tant en nombre qu’en diversité (réintroduction de races rustiques).
Introduire une production végétale revalorisée par la production animale, (prairies, céréales, cultures légumières, arboriculture fruitière, sylviculture…) est essentiel dans une démarche d’agriculture biologique dynamique.

B- Renoncement à toute productivité disproportionnée

   Pour l’agriculteur Eco-militant, il est souhaitable de rechercher un rendement qui soit en accord avec les capacités de l’animal  et du milieu ; car une trop grande productivité peut mettre en péril la santé des animaux et son milieu et conduit à une rupture dans l’équilibre de l’exploitation agricole.

C- Respect de l’intégrité physique des animaux

              Dans l’élevage éco-militant, l’intégrité physique des bêtes doit être respectée et les animaux doivent pouvoir vivre et évoluer conformément à leur propre nature. Alors que les pratiques mutilatoires sont considérées comme une obligation faisant suite à des conditions d’élevage inadaptées.

C’est avec ces notions de base, que nous avons voulu construire une exploitation agricole propre qui prend son sens dans ce contexte géographique en rapport avec son milieu naturel, d’où la singularité de notre exploitation.
Dans cette recherche de l’autosuffisance et d’autogestion de notre exploitation, nous avons construit des activités interdépendantes qui s’emboîtent les unes avec les autres de manière à créer un dynamisme en harmonie, pour élaborer un ensemble cohérent entre l’animal, l’humain et le végétal.

2- Un système tripartite interdépendant :
Pour l’agriculteur éco-militant, l’animal et le végétal sont placés au centre des préoccupations : on considère son élevage comme un échange entre l’Homme et la nature qu’il convient d’accompagner par des pratiques adaptées.

A- élevage de production animale laitière et fromagère

l’élevage caprin et bovin, représente l’activité majeure de notre exploitation. Ainsi de
l’animal à la conception du produit fini, tout se fait sur place, évitant les déplacements, et toutes sortes d’intermédiaires.
Il s’agit d’un élevage raisonné en rapport avec nos capacités humaines de pouvoir la gérer.
Cependant, l’impact écologique de ce genre d’animaux nous reporte à deux problèmes : l’apport en nourriture (foin et céréales) et la réutilisation des déchets organiques (fumier).
A ce jour beaucoup d’exploitation ne peuvent pas produire leur fourrage et recycler leur fumier. Par manque de temps, d’envie, et de foncier, ces deux thèmes sont souvent sous-traités à des entreprises externes de l’exploitation. Cela engendre des coûts et des frais importants qui ne peuvent être négligés. C’est dans ce sens que nous avons élaboré des solutions pour répondre à ces problématiques.

B- Réforme du fumier en compost et épandage sur les terres pour fertilisation.

C’est ainsi qu’entrent en jeu la réforme du fumier. L’apport en azote et en différents fertilisants naturels peuvent être incorporés aux sols cultivés. Ayant un troupeau sur le long terme de l’ordre d’une 60ene de chèvres, une 20ene de mouton et moins d’une demi-douzaine de vaches, notre exploitation pourra fonctionner  dès 3 hectares de terres céréalières cultivées et 3 hectares de terre fourragère et même si elles ne sont pas de très bonne qualité.
C’est avec ce fumier composté, que nous aspirons à la revalorisation de nos sols et même à la revente de celui-ci à des particuliers.

C- Cultures céréalières nécessaires à l’élevage et la production animalière.

            L’indépendance alimentaire de nos animaux est une priorité :
Avec les nouveaux outils modernes, avec une meilleure gestion du terrain et avec une meilleure rotation des cultures seulement six hectares de cultures céréalières et fourragères suffisent au fonctionnement de l’activité.
Avec un besoin de 6 tonnes théoriques de rendement minimum par année/hectare de céréales pour l’ensemble de la ferme, nous pouvons espérer atteindre nos objectifs d’autosuffisances à 90 %.

Les activités adjacentes purement agricoles, agro-sylvo-pastorale : (culture maraîchère personnelle auto-consomation, apiculture, protection forêt et revalorisation du territoire).

Les activités adjacentes à notre exportation agricole découlent simplement des méthodes ancestrales et traditionnelles sur l’agriculture. Pour répondre à la problématique de la fertilisation des terres céréalières et maraîchères, quoi de mieux que des ruches pour polliniser toutes vos cultures. Naturel et efficace.

Le compost de fumier est une aubaine pour tout ce qui est fruits et légumes. Il s’agit d’un potager de taille moyenne permettant une autosuffisance alimentaire locale pour la saison estivale exclusivement et permettant d’avoir du temps le reste de l’année.

L’idée consiste véritablement à ne pas en faire trop. Être capable de gérer humainement et ne pas être débordé en trouvant une meilleure rentabilité par la qualité et non pas par la quantité.
En effet notre exploitation est une petite exploitation au vu de ce qui existe actuellement en Europe . Nous ne voulons pas créer d’industries agricoles, puisque dans notre système de vente directe et de gestion commerciale, les intermédiaires sont quasi inexistants et la rentabilité sur un seul animal en vaut dix dans une exploitation normale.
Avoir un meilleur contrôle de notre impact écologique, être en adéquation avec l’environnement naturel, nous désirons ne pas être une gêne pour le voisinage ou pour un village. La gestion des odeurs, la remise en valeur du fumier l’obtention de différents labels bio et des méthodes respectées permettent de ne pas polluer l’air, le sol et nos concitoyens…

Voici la base de notre exportation éco réfléchit sous forme de schéma:

     E-   Un nouvel agriculteur : un chef d’entreprise intelligent et polyvalent.

Il faut bien prendre conscience qu’être un agriculteur actuellement ne se résume pas à gratter dans la terre. Ma génération d’agriculteurs se veut être cohérente, intelligente et polyvalente. Dans un système en crise, il faut créer une cohésion de production, la gérer et valoriser ses produits.

De la production à la conception d’un produit fini à la vente : l’agriculteur est maintenant un véritable chef d’entreprise, un manager qui doit faire face aussi bien aux réalités de l’agriculture qu’à la conception et l’élaboration technique de produits finis. Il doit être aussi capable de gérer sa comptabilité, de créer des marchés et bien évidemment, être capable de promouvoir sa marchandise par une bonne commercialisation.

Finalement l’agriculteur est un chef d’entreprise polyvalent capable de s’adapter aussi bien aux tâches manuelles qu’intellectuelles. D’être capable de se vendre, d’avoir un esprit communicatif et d’être présentable est une nécessité primaire. L’agriculteur au chapeau et à la chemise à carreaux, ou bien le hippie post soixante-huitard : c’est terminé.
C’est celui qui introduit l’étude de marché, qui crée une confiance durable entre ses produits et ses consommateurs. C’est celui qui rend l’agriculture directe plus humaine, avec une véritable traçabilité : plus de mensonges, plus de recherche coûte que coûte de production extrême. Le nouvel agriculteur est homme nouveau qui s’incère dans les réalités économiques de la société actuelle et qui a conscience de la concurrence.
Etre agriculteur c’est tout cela actuellement. Il est vrai que c’est un paradoxe : Car pour pratiquer l’un des premiers métiers du monde, contrairement aux consciences collectives, il faut être cultivé.

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