C’est une race peu connue sur le territoire Français, pourtant c’est la chèvre du terroir Savoyard par excellence.
Et en tant que bon savoyard qu’ils sont, ils ont sauvegardé une chèvre géniale, aux robes originales , qui vous ferons regretter d’avoir Alpines chamoisées en garde…
Niveau de lecture :
Avant de lire cet fiche de race : il est impératif que vous lisiez l’article suivant :
La diversité des races caprines : aucune n’est meilleure qu’une autre.
Origine de la Chèvres des Savoies:
Information sources : http://association-chevre-savoie.com/
C‘est le seul site qui définit objectivement l’alpine des Savoies. toute les informations de cette article provienne de ce site que je vous conseille vivement d’aller voir.
Une association de protection juste pour elle !
La Chèvre des Savoie est une race à faible effectif (pas encore reconnue officiellement par le ministère de l’Agriculture). l’association de protection oeuvre depuis 11 ans pour qu’elle reprenne sa place dans les élevages des 2 Savoie et départements limitrophes.
Des actions ont été mises en place pour la caractériser, repérer les animaux répondants aux critères. Réalisation d’inventaires qui permettent d’avoir des filiations et de suivre l’évolution de la population. Le contrôle laitier effectué sur certains troupeaux permet de caractériser la production laitière qualitative et quantitative des animaux.
La mise en place d’une pépinière, fin 2011, permet de regrouper des animaux issus de lignées intéressantes pour satisfaire la demande des éleveurs.
L’association coordonne tous les 2 ans, lors du Printemps des Chèvres, une rencontre des races caprines à faible effectif et participe à diverses manifestations en lien avec les races locales.
En 10 ans, le travail de l’Association a permis de passer de 400 à 1000 animaux enregistrés dans les inventaires. Malgré tout, la Chèvre des Savoie n’est pas sauvée. L’Association poursuit ses actions pour son développement.
L’histoire de la Chèvre des Savoies
Les références historiques connues, ainsi que les nombreux témoignages d’éleveurs anciens (voir témoignage de Marcel Laissus 1/), concordent tous pour confirmer qu’autrefois les chèvres Savoyardes formaient une population d’animaux avec une grande diversité de robes. Généralement cornues, ces chèvres à poil ras, présentaient une multitude de couleurs de robes, allant du noir au blanc, sans oublier bien entendu le type chamoisé. Le type chamoisé, qui s’est répandu dans toutes les régions depuis la dernière guerre, n’était autrefois qu’une variété parmi plusieurs types de robes (aujourd’hui la chèvre des Savoie regroupe toute la population caprine alpine non chamoisée).
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Les deux principaux caractères communs de ces chèvres montagnardes étaient :
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la rusticité, avec une adaptation aux dures conditions de vie en montagne (comme la longue claustration hivernale, l’aptitude à la marche et la valorisation des pâturages d’altitude).
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une orientation laitière certaine, car le lait et les fromages étaient auto-consommés par la famille, même si la viande salée de chèvre et les chevreaux lourds étaient aussi appréciés.
Dans les villages, la majorité des familles, souvent nombreuses, avec enfants et grands parents possédaient quelques chèvres. L’été, les vaches partaient en montagne tandis que les chèvres restaient au village, dans la vallée.
En 1922, des chèvres savoyardes furent exportées aux États-Unis, depuis, la race Alpine s’est fortement développée aux États-Unis pour devenir de nos jours la principale race (voir exportation des alpines aux États-Unis 2/).
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Voir le site internet de la famille MAEFSKY, à Scandia, Minnesota. Les photos sont extraites de leur site internet http://www.poplarhillfarm.com
Comment expliquer le déclin des alpines non chamoisées ?
Au XIXème siècle, l’espèce caprine était considérée par les zootechniciens comme le parent pauvre du cheptel français et a été largement ignorée. Elle n’était reconnue à aucun niveau au sein des administrations de l’époque et n’a donc été l’objet d’aucune politique de ses populations locales, à l’exception de la Poitevine.
On observa pendant longtemps une forte variabilité phénotypique, en particulier au niveau des couleurs.
Lors de l’introduction de races suisses, Saanen et Alpine Chamoisée (notre chamoisée actuelle), au patron « unicolore », ces dernières ont été bien souvent préférées aux populations locales aux couleurs hétérogènes. La majorité des éleveurs traditionnels n’avait pas conscience qu’ils gardaient une population particulière, et beaucoup d’entre eux, après un temps de méfiance, ont introduit du sang alpin chamoisé dans leur cheptel « pour faire plus sérieux ». Toutes les populations locales caprines qui n’avaient jamais été standardisées et qui n’étaient pas adaptées à l’agriculture intensive, ont été victimes de cette évolution qui a conduit à la quasi absorption des anciennes races communes entre 1950 et 1970.
Bibliographie :
La Chèvre n°85, nov-déc 1974 : Un chevrier se penche sur son passé
La Chèvre n°246, sept-oct 2009 : Démarche patrimoniale, la chèvre des Savoie, par JC Le Jaouen et Coralie Danchin-Burge.
1/ Pour en savoir + sur le témoignage de Marcel Laissus :
Témoignage de Marcel Laissus
Éleveur réputé, Marcel Laissus a témoigné de sa vie de chevrier dans le n°85 de la revue « La Chèvre », en 1974.
C’est ainsi qu’il évoque les chèvres des Savoie :
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1926 : « je suis émerveillé par les alpines du concours général : des noires et des polychromes. En avril je vais chercher Agha des Cavales, chevreau polychrome cornu » (120F)
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1928 : Mariage et installation comme éleveur. Départ en Savoie en mai. « Je ramène 7 chèvres et 2 chevrettes… En automne, j’en ramène 40 pour mes amis et moi même. La mode est aux blanches mottes, je préfère les cornues de n’importe quelle couleur. Je cherche le type et la qualité laitière. »
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1930 : Mâcon, un concours laitier de 24H. Une adulte fait 7,180 kg de lait, une jeune d’un an de 4 kg. Vive les alpines !
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1964 : « je retourne en Savoie, surprise ! La mode est aux chamoisées. Forte demande, pour la satisfaire, on élève tout ce qui est rouge et motte, mais on perd lait et robustesse. »
2/ Pour en savoir plus sur l’exportation des alpines aux États-Unis :
Alpines exportées aux États-Unis au début du 20ème siècle
Quand les premiers colons arrivèrent aux États-Unis, de 1590 à 1700, ils amenèrent avec eux leurs chèvres laitières (de Suisse, d’Espagne et d’Autriche). Les chèvres espagnoles et autrichiennes ressemblaient aux suisses, bien que plus petites. Les croisements donnèrent « la chèvre commune américaine. » 1904 fût un tournant pour les chèvres aux États-Unis : le français Joseph Crépin et le canadien Oscar Dufresne exportèrent un groupe d’alpines en Californie et au Canada :
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de 1904 à 1922, 160 Saanens furent exportées
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de 1893 à 1941, 190 Toggenbourg furent exportées
En 1922, Dr Charles P. Delangle, Mary E.Rock, Charles O.Fairbanks et Joseph Crépin exportèrent 18 chevrettes et 3 boucs venant de France, ou l’alpine était la race la plus populaire. Les français avaient sélectionné les alpines pour qu’elles soient de bonne taille et très bonnes laitières. Aujourd’hui, on la retrouve sous le nom « French Alpine. » Toutes les alpines pure race aux États-Unis descendent de ces 18 chèvres provenant des Alpes françaises !
La Race :
Cette chèvre n’a jamais été standardisée, aussi, préfère t-on parler de population. Pour affirmer la spécificité de cette population, les robes chamoisées ou Saanens sont exclues. Il existe différents types, et parfois, les croisements entre types, laissent apparaître un mélange de plusieurs types(voir photo de chèvres « mélangées »), mais il est impératif que la chèvre des Savoie possède :
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des poils ras
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un port des oreilles droit, avec des oreilles fines
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des cornes parallèles (exclure les cornes « type Rove »)
Le type « à Barrettes »
Principalement noir, mais peut être gris ou chocolat.
Robe noire (en général), avec sur sa tête, deux bandes blanches qui descendent des cornes jusqu’au nez (les fameuses « barrettes »). Ses pattes et ses oreilles sont blanches. Elle a un écusson blanc sous la queue, et peut avoir une étoile sur le front (coeur en tête). Elle peut aussi avoir des taches plus ou moins grandes sur les flancs (panachures).
Sur certaines chèvres, le marron ou le jaune remplace le blanc.
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Le type « Cou Clair »
La robe est plus claire sur la partie antérieure du corps, tirant parfois sur le beige ou marron.
L’arrière du corps est noir. Parfois, les « cou claires » sont marrons à l’arrière, et plus claires à l’avant.
Deux raies sombres descendent sur la face, des oreilles aux lèvres.
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Le type « Pie »
Le patron de base est noir et/ou marron avec une panachure blanche qui peut couvrir la majorité du corps. Certaines des chèvres peuvent être presque toutes blanches.
Les polychromes associant du marron, du noir et du blanc sont englobées dans cette catégorie.
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Le type « Unicolore »
La chèvre peut être totalement noire, rousse, chocolat, grise ou même blanche (mais elles seront acceptées comme « chèvres des Savoie » selon le pourcentage de sang « non Savoie » qu’elles possèdent.)
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Quelque soit le type de la chèvre des Savoie, il est important qu’elle soit inventoriée auprès de l’Association de Sauvegarde de la chèvre des Savoie, qui communique chaque année ses inventaires à Delphine Duclos, de l’Institut de l’Élevage à Paris (sur la fiche inventaire, on renseigne le nom, le numéro, le type de l’animal et ses ascendants). Grâce aux renseignements communiqués, l’Institut de l’Élevage peut réaliser le bilan démographique de la chèvre des Savoie.
Bonjour je cherche à acheter des mugs chèvre des Savoie. Merci. ARVI 06.79.17.14.62